Journal Côté Rouen : Thierry Chion

La Galerie Bertran propose de découvrir son exposition d'automne, une nouvelle sélection de tableaux inédits de la période post-impressionniste de l'école de Rouen.
Leurs noms sont connus :
Pierre Hodé, Albert Lebourg, Léonard Bordes, Joseph Delattre, Marcel Couchaux, Georges Bradberry,Pierre Dumont, Léon-Jules Lemaître… Les thèmes abordés pour cette exposition d’automne sont les natures mortes, les villes et les campagnes.
Parmi ces oeuvres à découvrir, il y a la Nature morte à la pipe, de Pierre Hodé (1920). Pierre Hodé état fasciné par le port de Rouen. « Il délaisse les études à l’âge de 15 ans et trouve un petit travail sur les quais, où l’activité bat son plein. Il commence le dessin, et suit avec envie les expositions de peinture. Âgé de 23 ans, il participe à ses premiers Salons, et est remarqué par le galeriste Legrip. Le peintre Robert Antoine Pinchon lui apporte son soutien, tant moral que financier. Pierre Hodé rejoint Pierre Dumont à Paris, et s’installe à Montmartre au Bateau-Lavoir. Ce lieu mythique qui a vu passer les plus grands noms de la peinture va influencer son travail. Son oeuvre se synthétise en deux périodes distinctes : d’abord la palette très colorée est proche du fauvisme, le dessin est remplacé par des aplats de couleurs vives, et la matière dense est parfois appliquée au couteau. Et, à partir de 1920, les teintes deviennent plus sourdes, des lignes géométriques à la manière des peintres cubistes font leur apparition », décrit Antoine Bertran. Sa peinture est admirable dans le domaine des natures mortes et des décors industriels. Mais Pierre Hodé était peu prolixe...
À voir aussi dans cette exposition, un nu allongé de Pierre Elie Gernez.
Gernez est originaire du monde paysan du Nord. Amateur d’art, il réalise des dessins très aboutis dès l’âge de 13 ans. « A Valenciennes, il travaille comme commis dans une faïencerie et prépare son professorat de dessin. Il part pour Honfleur où un poste de professeur est vacant et est conquis par le charme du petit port de pêche. Il dessine tous les jours pour se perfectionner. Le public apprécie le talent du peintre et, dès 1917, Gernez obtient un beau succès. Il expose régulièrement à Paris dans les galeries Bernheim et Druet. Habile dessinateur, il s’exprime souvent avec les pastels, l’aquarelle et la gouache. Comme Pierre Hodé, il adopte parfois une manière de peindre « cubisante » dans ses oeuvres ». Il s’illustre aussi pour être un remarquable peintre de nu, dessinant ses modèles avec une grande maîtrise, comme la toile présentée au cours de cette exposition.
■■ Galerie Bertran, 108 rue Molière, à Rouen, du mardi au samedi de 10h à 12h et de 14h30 à 18h30.
C’est gratuit.
Paris Normandie : Marion Riaux

Nouveau à Rouen : un parcours ludique le temps d’un week-end pour chiner vintage
Du 24 au 26 juin, l’association Réunion des Antiquaires Rouennais organise la première édition du RAR Week-End.
À travers un parcours dans les rues de Rouen, les visiteurs pourront rencontrer près de 32 commerçants de l’ancien, à l’heure où les achats de ce type se font principalement sur Internet.
Ambiance rétro dans les rues de Rouen à venir le week-end du 25 et 26 juin. Pour la première édition du RAR WEEKEND, un parcours emmènera les passionnés et les curieux à la découverte de 32 commerçants. Ils accueilleront les visiteurs pour leur présenter leurs savoir-faire à travers des vitrines, des objets d’exception et des expositions.
Pour Antoine Bertran, galériste rouennais et membre de l’association, le but de l’événement est avant tout de faire venir du monde dans les boutiques : « Les gens ont perdu l’habitude de venir en magasin, tout se fait sur Internet. Ce qui nous intéresse, c’est surtout d’attirer des visiteurs dans nos boutiques. Même s’ils n’achètent pas, c’est convivial et c’est de la culture gratuite. »
Un événement inédit...
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Une balade à travers la ville
La forme que prend l’événement est elle aussi inédite, puisque les visiteurs devront se balader à travers la ville pour réaliser le parcours imaginé par l’association : « L’idée, c’est de se déplacer de boutique en boutique et que ceux qui ne sont pas de Rouen visitent la ville en même temps » explique Antoine Bertran. Pour rendre les choses plus ludiques, l’association a même organisé un jeu. Les clients devront remplir un bulletin attestant de leur passage dans chaque boutique. À la clé : une participation à un tirage au sort permettant de gagner un repas dans le restaurant gastronomique rouennais l’ODAS.
Le RAR week-end, les 24, 25 et 26 juin dans le centre-ville de Rouen. La liste des boutiques participantes et le parcours sont à retrouver sur le site internet de l’événement : rar-weekend.com
Paris Normandie

La galerie Bertran propose une nouvelle exposition mettant en lumière la deuxième et la troisième génération des peintres dits de l’École de Rouen. Ces émules de Joseph Delattre ont pris, eux aussi, leurs distances avec l’académisme pour offrir des teintes nouvelles à leurs palettes. Parmi les créations remarquables réunies par Antoine Bertran, La Rue de l’Épicerie, une huile sur toile peinte en 1905 par Pierre Dumont, retient l’attention.
Couleurs sorties du tube
«C’est une peinture très moderne, avec des couleurs vives et fraîches. Dumont connaissait tous les grands peintres de son époque, explique le galeriste. Cela a eu une grande influence sur sa peinture.» Au dos du tableau, provenant de la collection du Suisse Oscar Ghez, des étiquettes rappellent que la toile a été exposée notamment en Suisse et en Italie.Autre tableau admirable, Le Pont Corneille de Robert-Antoine Pinchon. «C’est une peinture lumineuse avec des couleurs pures, sorties du tube, sans mélange, c’était très moderne pour l’époque, précise le galeriste. La plupart de ces tableaux étaient refusés dans les salons. À Rouen, la galerie Legrip était connue pour mettre en avant ces artistes précurseurs.»
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Plus qu’une exposition, c’est un vibrant voyage dans l’histoire de Rouen que nous offre la Galerie Bertran.
Exposition jusqu’au samedi 22 février, du mardi au samedi de 10h à 12h et de 14h30 à 18h30 à la galerie Bertran, 108, rue Molière, Rouen
Paris Normandie

La galerie Bertran présente une nouvelle exposition de peinture, rendant hommage au critique d’art rouennais, Georges Dubosc (1854-1927). Jusqu’au 16novembre, une sélection de toiles permet de suivre le parcours de ce journaliste qui a soutenu les trois générations de l’École de Rouen. Georges Dubosc a cherché à sensibiliser le plus grand nombre en écrivant des articles accessibles et lumineux. Les tableaux réunis par Antoine Bertran sont mis en miroir avec les critiques de Dubosc. La plupart de ces toiles proviennent de collections privées. Pierre Hodé, Léonard Bordes, Maurice Louvrier, Narcisse Hénocque, Robert Antoine Pinchon et d’autres illustres noms sont à l’honneur pendant un mois.
Le pinceau avant le stylo
Ardent défenseur de l’École de Rouen, le critique s’est lui-même essayé à la peinture. Il a suivi des cours à l’École des Beaux-Arts de Rouen en compagnie de Joseph Delattre et de Philippe Zacharie. Mais il délaisse assez vite les pinceaux et s’oriente vers la critique en intégrant la rédaction du Journal de Rouen. Ses articles témoignent de la richesse de la vie culturelle rouennaise sur plusieurs décennies. Il est l’ami de Joseph Delattre, Marcel Couchaux, Charles Angrand, Charles Frechon et de Léon-Jules Lemaître. Mais aussi des conservateurs des musées et des grands collectionneurs rouennais comme Jules Adeline, Henri Le Secq des Tournelles et François Depeaux.
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Par Élodie Laval - Tendance Ouest

Antoine Bertran nous entraîne dans le sillage des peintres post-impressionnistes au fil de l'eau. Un sujet incontournable à découvrir sur les cimaises de la galerie Bertran à Rouen (Seine-Maritime) jusqu'au 9 février 2019.
Pour cette nouvelle exposition, Antoine Bertran rassemble des œuvres de Pierre Hodé, Maurice Louvrier, Joseph Delattre, Pierre Dumont ou encore Le Trividic inspirées par l'eau. Ce vaste sujet permet de témoigner de la diversité des recherches picturales menées par ces peintres post-impressionnistes.
Quel détail insolite avez-vous découvert récemment ?
"Dans une toile d'Albert Lebourg, issue d'une collection particulière, on peut voir le port de Rouen et au premier plan la dame blanche : c'est le yacht de François Depeaux, un collectionneur rouennais avisé qui soutient les peintres post-impressionnistes. Certains d'entre eux avaient d'ailleurs eu la chance d'être conviés à bord de son bateau comme Lebourg, Sisley et Monet. Or jusqu'alors on ignorait que cette toile représentait le yacht de Depeaux. Pourtant on identifie facilement ce yacht que le mécène avait acheté en 1895 en comparant la toile avec d'autres tableaux des post-impressionnistes dans lequel il apparaît. Le yacht se trouve dans le bassin St Gervais, actuel port de plaisance et on aperçoit au loin l'église de Canteleu et les silos à grain : le paysage est facilement identifiable. Cette toile de Lebourg surprend par la façon dont le peintre parvient à retranscrire l'intensité lumineuse de la scène et on peut supposer que l'artiste avait peint ce yacht dans l'espoir de vendre sa toile au collectionneur d'art. Cependant ce ne fut pas le cas."
Quelle évolution stylistique est la plus surprenante?
"L'exposition présente des toiles de Pierre Dumont représentatives de plusieurs périodes. Ce peintre a été fauve avant l'heure comme en témoigne 'Les voiliers à Varengeville' mais il a aussi côtoyé Braque et Friesz à Anvers et La Ciotat et a traversé une période cubiste. Il fait venir également à Rouen Derain, Vlaminck, et Matisse dont il partagera les techniques pour un temps. Dans sa première toile exposée chez Legrip à Rouen, il fait usage de teintes très vives (il s'agit d'une cathédrale) et parmi les toiles de cette nouvelle exposition on découvre un paysage du pré au loup à Rouen en 1902 traité de la même façon. Mais il n'a jamais cessé de renouveler son style. Il utilise parfois des cernes noirs à la façon de Gauguin dans sa période de Pont-aven et des couleurs très tranchées. Il travaillera une quarantaine de toiles dans cet esprit or cela reste une faible part de sa production puisqu'on lui attribue 2500 toiles. Dans Le pont neuf à Paris, présentée également dans l'exposition, il fait preuve d'une étonnante modernité, il dépose la peinture directement du tube sur la toile ce qui explique l'aspect extrêmement matiériste de ces eaux sombres et inquiétantes. Il travaille également de beaux effets de lumière sur le Mont-Saint-Michel."
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"J'ai eu la chance de dénicher une toile de Joseph Delattre qui représente une scène de régate sur la Seine 'Les coteaux de Biessard', près du pont aux Anglais et de l'île aux cerises. Or c'est un sujet que le peintre a peu travaillé. Le premier plan est très travaillé avec de fines petites touches et l'œil est immédiatement attiré par les voiles blanches des bateaux. C'est une toile que l'on peut dater approximativement de 1900. Une autre toile très proche est conservée dans une collection particulière à Rouen. L'exposition permet aussi de découvrir une belle aquarelle de Le Trividic, une vue du port de Rouen avec le pont transbordeur, mais aussi un délicieux petit format de Louvrier dans lequel le pont Boieldieu est noyé dans un brouillard bleuté comme dans une toile de Turner. Mais on peut aussi voir dans cette exposition d'autres toiles de Delattre comme le café du passage à Petit-Couronne : l'eau est vraiment un sujet de prédilection pour ces peintres qui cherchent à capter la lumière. Le ciel s'y reflète et l'eau permet de travailler des effets de scintillement et de saisir cette impression de mouvement : rien n'est figé."
Jusqu'au 9 février 2019 à la galerie Bertran à Rouen. Entrée libre
Paris Normandie

La galerie d’art Bertran, à Rouen, présente «Peintures d’eau», une exposition visible jusqu’au 9février 2019. Antoine Bertran a réuni des toiles de Pierre Hodé, Albert Lebourg, Joseph Delattre, Maurice Louvrier et Pierre Dumont. Auxquelles s’ajoutent des œuvres de Pierre Le Trividic, Léonard Bordes, Narcisse Hénocque, Paul Mascart, Hippolyte Madelaine... Près de quarante toiles, aquarelles et dessins sont visibles pour deux mois rue Molière.
«En matière de peinture, Rouen possède un riche passé avec une école foisonnante et des artistes en prise avec l’avant-garde grâce, notamment, à la proximité de Paris, indique Antoine Bertran, galeriste, spécialisé dans la peinture moderne. Le thème de l’eau est un sujet récurrent chez les peintres impressionnistes et postimpressionnistes».
L’eau est ici figurée par la mer, la Seine, le port de Rouen, les rivages, la pluie... Dans le sillage des impressionnistes, les peintres du XIXesiècle vont délaisser les ateliers pour aller peindre sur le vif. «Ces artistes à la recherche des nouveaux motifs vont trouver en Normandie une source d’inspiration inégalée. C’est intéressant de voir que chacun possède sa manière de voir et peindre l’eau», complète le galeriste.
Rouen, c’est beau comme Venise
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«La Seine à Bougival», une huile sur toile de Pierre Hodé, est une pièce maîtresse de l’exposition. «Pierre Hodé a peint relativement peu. Il avait une palette peu colorée, son esthétique privilégiait la forme avec des natures mortes et des paysages d’inspiration cubiste.» Issues, pour certaines, de collections privées, toutes les œuvres présentées sont à vendre. Mais Antoine Bertran ouvre sa porte et ses connaissances avec obligeance, à ceux et celles que le meilleur de l’École de Rouen intéresse.
«Peintures d’eau», jusqu’au 9février à la Galerie Bertran, 108, rue Molière à Rouen. Entrée libre et gratuite, du mardi au samedi de 10h à 12h et de 14h30 à 19h
Paris Normandie - Rédaction

Antoine Bertran a réuni des toiles de Pierre Le Trividic, Joseph Delattre, Pierre Hodé, Maurice Louvrier et Pierre Dumont, auxquelles s’ajoutent des tableaux de Léonard Bordes, Albert Lebourg, Narcisse Hénocque, Paul Mascart, Hippolyte Madelaine pour cette exposition consacrée au thème du « paysage ou l’émancipation de la peinture».... Près de 40 oeuvres, aquarelles, dessins et huiles sur toiles sont sélectionnés et exposés pour une période de deux mois.
Galerie Bertran, 108, rue Molière à Rouen. Entrée libre, du mardi au samedi de 10h à 12h et de 14h30 à 19h.
Par la rédaction - Paris Normandie

Antoine Bertran maître de la galerie éponyme aime l’École de Rouen, et les toiles exposées lui donnent indéniablement raison: «Cette école est née à la moitié du XIXesiècle, en rupture avec l’académisme, ces mêmes peintres académistes qui lui ont fait payer le prix fort de cette forfaiture en lui barrant le chemin des salons où l’on exposait.» C’est la naissance controversée de l’impressionnisme puis du fauvisme et des nabis aux couleurs éclatantes voire provocatrices.
Mais si les œuvres exposées en la spacieuse galerie avec leurs paysages d’extérieur évoquent souvent calme et volupté, les rapports entre leurs auteurs étaient souvent orageux: «Les peintres ne se faisaient aucun cadeau! Par passion excessive ils entretenaient des relations souvent violentes, même parfois physiquement!»
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Du fauvisme
aux contemporains
La seconde période voit une évolution de la technique vers le fauvisme au début du XXesiècle avec de flamboyantes couleurs et teintes décomplexées. Puis enfin la troisième période plus contemporaine exposant Léonard Bordes, Alfred Dunet ou Pierre Le Trividic et ses marines avec ce subtil travail du reflet sur l’eau afin de mieux capturer la lumière indirecte.
Chaque artiste apporte sa touche propre mais tel Bordes, tous privilégient l’expression à la proportion ce qui fit bondir en d’autres temps leurs aînés farouches académistes.
Il se dégage de cette classieuse exposition une douce atmosphère, un apaisement bienveillant comme après une violente colère ou un hargneux orage, grâce au talent persistant de ces peintres de l’ombre auxquels la galerie offre une belle lumière.
«Les peintres de l’École de Rouen» jusqu’au 12juillet à la galerie Bertran, 108, rue Molière à Rouen. Entrée libre du mardi au samedi, de 10h à 12h et 14h30 à 19h.
Par Céline Bruet - Paris Normandie

Pierre Hodé (1889-1942) se fait rare dans les expositions. Pilier de l’école de Rouen, il laisse pourtant derrière lui une production limitée. «Parce qu’il préférait détruire ses œuvres quand il n’était pas pleinement satisfait. Et il n’aimait pas les marchands de tableaux, il pensait qu’ils exploitaient les artistes», relève sa filleule, Jacqueline Philippe-Maille, qui habite toujours Rouen. Réunir seize de ses toiles dans un même lieu est donc une opportunité rare. Et c’est un marchand de tableaux, Antoine Bertran, qui les héberge jusqu’au 19 janvier, dans sa galerie de la rue Molière.
Parmi les seize œuvres, douze proviennent de la collection Claude Pillement, auteur du seul livre sur le peintre. Les amateurs reconnaîtront les vues du port de Rouen, très géométriques, emblématiques du style de Pierre Hodé. «Sur certaines, on voit clairement le trou du compas, s’amuse Antoine Bertran. La mise en place des formes est très précise. Ses toiles ne ressemblent à aucune autre, car c’est un mélange de paysages et de cubisme. C’est en ça, que Pierre Hodé est intéressant.»
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de son vivant» Pierre Hodé a été oublié des Rouennais, car il est parti à Paris pour poursuivre sa carrière. Sa filleule s’est longtemps battue pour faire reconnaître le travail de son parrain dans la capitale normande, comme le prouvent la plaque, posée en 2006 entre les deux grues du 106, et le focus qui lui a été consacré au musée des Beaux-Arts de Rouen, lors de la troisième édition du Temps des collections. «Il mérite d’être connu car c’est un grand artiste, mais très humble», se souvient Jacqueline Philippe-Maille. «Et il dessinait très bien, ce qui n’est pas le cas de tous les peintres de l’époque. On a retrouvé des croquis de Poilus et de militaires canadiens, qu’il a faits pendant la guerre, très réalistes, complète Antoine Bertran. Il aurait aimé être reconnu de son vivant. Mais il a eu plus de succès en tant que décorateur de théâtre.»
Aujourd’hui, le peintre est devenu très prisé. Son coup de crayon, très moderne, trouve écho au XXIesiècle. La plupart des œuvres présentées à la galerie Bertran ont trouvé preneurs, certaines se négociant à plus de 30000€. C’est bien connu, les peintres qui ont beaucoup de talent sont rarement bankable de leur vivant.
Exposition visible jusqu’au vendredi 19janvier à la galerie Bertran, 108, rue Molière à Rouen. Ouvert du mardi au samedi de 10h à 12h et de 14h30 à 19h.
Par La Gazette Drouot

Ce qui a déclenché votre vocation ?
J’ignore si tout cela a joué un rôle, mais mon grand-père paternel a ouvert un magasin d’antiquités à Rouen, et ma grand-mère est née Moreau-de-Tour, célèbre famille de peintres. Ou est-elle due à la proximité avec les élèves de l’école des beaux-arts de Rouen, à une cinquantaine de mètres de notre maison ? Dessiner avec ma mère et mes frères, quand j’étais enfant, a certainement éveillé aussi mon goût pour l’art. Ensuite, mes parents ont créé la galerie Bertran, en 1986
Mais si tout était à refaire, vous seriez…
Impossible de me projeter dans un autre métier sans le vivre. J’ai hésité à entrer aux Beaux-Arts, mais je ne pense pas que la vie d’artiste m’aurait plu.
Votre dernier coup de cœur ?
Rouen et la cathédrale de Pierre Hodé, vers 1925, un grand format synthétique de la période «cubiste» de l’artiste.
L’artiste que vous aimeriez présenter ?
Montrer les toiles de Pierre Hodé de la collection Claude Pillement à la galerie est exceptionnel pour moi. J’aimerais proposer une exposition avec uniquement des œuvres «fauves» de l’école de Rouen.
La phrase professionnelle que vous répétez souvent ?
Aucune idée. À part bonjour et au revoir, j’essaie de ne pas trop me répéter.
Vos projets ?
Jusqu’au 19 janvier, je présente les toiles de Pierre Hodé. J’aimerais ensuite montrer Charles Frechon et Léon-Jules Lemaître, mais comme pour Hodé, leurs toiles sont difficiles à réunir en assez grand nombre pour monter une exposition.
Galerie Bertran, 108, rue Molière, 76000 Rouen, tél. : 02 35 98 24 06
Paris Normandie - Rédaction

Voila une exposition dense quantitativement par le nombre d’œuvres présentées et riche qualitativement par le talent des artistes représentés. Originale grâce à un ensemble disparate d’artistes se livrant dans une expo éclectique, originelle puisqu’ils sont tous du cru rouennais selon la volonté de leur hôte Antoine Bertran maître des lieux: «L’idée est de faire découvrir ces peintres qui font partie du patrimoine rouennais et leur peinture trop méconnue à mon goût». Àla mode du XIXesiècle cet accrochage foisonnant rassemble 70 œuvres, toiles, aquarelles ou dessins dont celles de Pierre Dumont (1884-1936). Des toiles puissantes dont quatre de sa période fauve tout en couleurs éclatantes appliquées avec une technique instinctive qui tape dans l’œil pour interpeller l’esprit: «Il avait poussé à l’extrême la technique impressionniste, juxtaposant des couleurs parfois appliquées directement en pressant le tube de peinture, c’est le regard qui recompose à distance l’œuvre.»
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dans son temps»Et puis plus près de nous on peut redécouvrir le cubisme inspiré ou l’abstrait onirique de Roger Tholmer (1908-1988) qui offre une libre modernité à l’exposition: «Sa reconstruction de Rouen datant de 1949 est édifiante avec ce jeu de poutres sur les épaules ouvrières simulant une croix». Le point commun de l’ensemble de ces œuvres étant la couleur omniprésente offrant force et vie, puissance mais humanité à leur peinture de quelque obédience qu’elle soit et qui n’avait rien à envier à celle pratiquée à Paris: «Une peinture bien dans son temps que j’espère faire reconnaître et apprécier, venez discuter! Simplement osez entrer même sans acheter, juste pour échanger! Ma galerie est tout sauf un sanctuaire, mais une porte ouverte sur la curiosité!».
Alors, suivez le guide affable et passionnant, Antoine Bertran.
Expo visible jusqu’au 22juillet
à la galerie Bertran, 108, rue Molière
à Rouen. Ouvert du mardi au samedi: de 10h à 12h et de 14h30 à 19h
La Galerie Bertran à Rouen expose des avant-gardistes
Découvrez les oeuvres des peintres Delattre et Pinchon à la galerie Bertran à Rouen.

La galerie rouennaise spécialisée dans l'étude de l'école de Rouen - école de plein-air contemporaine de l'impressionnisme - confronte les paysages normands de Robert Pinchon et de Joseph Delattre...
Page en construction
Les paysages de Delattre et Pinchon à Rouen Découvrez les oeuvres des peintres Delattre et Pinchon à la galerie Bertran à Rouen. Tendance Ouest : Elodie Laval |

Antoine Bertran réunit des toiles méconnues de ces deux peintres de l’école de Rouen pour une exposition rétrospective de grande ampleur...